Le système D ...

Publié le par Jack GONET

Le moulin avec lequel nous faisions la farine.

Le moulin avec lequel nous faisions la farine.

Un gazogène

Un gazogène

Le système D vous connaissez ? En cette époque alors que chaque citoyen est gavé de matériel de plus en plus sophistiqué et de plus en plus inutile. Il bon d’évoquer la période 1940-1944, quand nous manquions de tout, de nourriture mais aussi de quoi réparer les vélos les ustensiles ménagers, d’outillage et de matière pour réparer ou fabriquer, il était nécessaire, pour vivre d’imaginer, de trouver des solutions de remplacement le système D, D pour débrouille ou dem…..De.

Ainsi pour se nourrir, il y avait bien les tickets de ravitaillement, insuffisant alors, pour ma part, je passais mon jeudi, jour de congé scolaire à chercher le complément, je faisait du pain. Pour la farine, au moment des moissons nous allions « glaner », ramasser ce que la botteleuse oubliait, quelque fois pour compléter notre butin nous « tirions dans les bottes », ce qui nous valait d’être poursuivis par le cultivateur, il était dans une petites voiture attelée d’un âne ou d’un petit cheval qu’il faisait trotter à coups de fouet, nous y goûtions aussi.

Les précieux épis étaient mis à sécher dans un sac agricole, ensuite battus dans le sac pour séparer les grains de la menue paille, puis écrasé dans un moulin à café ancien modèle épicerie, puis tamisé pour enlever le son, restait une farine plus ou moins complète

Pour le pain de la farine, du sel, de l’eau et de la levure que le boulanger consentait à nous vendre en petite quantité, pétrie la pâte était mise dans une cocotte puis cuite au four de la cuisinière à bois.

La terre de nos campagnes était propice à la culture de la betterave sucrière, une « gare à betteraves » existait à l’emplacement de l’actuelle place des fêtes, les tombereaux tirés par des chevaux qui arrivaient à cette gare étaient déversés dans des wagons qui partaient en Allemagne, il ne nous restait à ramasser les précieuses racines qui tombaient sur le sol, et qui après préparation et cuisson faisait de la mêlasse, une pâte brune qui nous servait à sucrer café au lait ou desserts, Je dis café, mais en fait faute de vrai café on faisait griller de l’orge qui était suivant l’expression allemande erzast, était un produit de remplacement… !

Il fallait se déplacer, pour les ouvriers et fils d’ouvrier c’était la bicyclette, l’usage était intense et les pneus s’usaient vite, et pas de pneus neufs dans le commerce, plusieurs systèmes étaient utilisés, coller une bande de chambre à air sur la bande de roulement, enfiler des caoutchoucs de bouteilles à limonade sur un fil de fer et en faire un pneu plein, ou remplacer le pneu usé par une longueur de tuyau d’arrosage et le bloquer avec une agrafe en fil de fer. Pour les transports en camion en lieu et place de l’essence ou du gasoil, réquisitionnés pour le déplacement des troupes teutonnes, il se fabriquait des « gazogènes » système qui avec du bois faisait un gaz combustible de la même manière qu’on fabriquai du gaz de ville, le procedé consistait à faire brûler du combustible, bois pour le gazogène ou charbon pour le gaz avec très peu d’air, le gaz qui en résultait était un mélange de gaz carbonique ( CO2) d’oxyde de carbone (CO) et de méthane, l’ennemi de la couche d’ozone.

Avec la marche à pieds les semelles des chaussures s’usaient bien vite, alors nous revenions aux galoches, avec des semelles en bois que fabriquaient certains menuisiers, pour les dames il se faisait des chaussures avec semelle en bois, avec talons, un astucieux artisans recouvrait ces semelles de peau de lapin tannées c’est assez élégant, quand les américains v sont arrivés à Méru, ils avaient trouvé cela remarquable et en envoyaient à leurs épouses, ce qui rendait heureux le génial fabriquant.

Avec cette pénurie les bons bricoleurs avaient du pain sur la planche et les plus malins se faisaient un peu d’argent. C’était aussi une bonne période pour les braconniers qui alimentait les plus fortunés et certains restaurants en autre fréquentés par les officiers du Reich. Un ce ces braconniers, qui était sourd se fit surprendre par les gardes des bois du château de Sandricourt et ne répondant pas aux paroles des gardes fut tué sur le champ.

Puis avec la libération les français furent peu à peu réapprovisionnés en bonnes choses mais toujours avec des tickets de rationnement, avec des rations un peu plus généreuses, ce petit rappel du temps passé pour inciter nos concitoyens a moins de gâchis dont on remarque le trop plein dans les poubelles et dans la nature .

Jack Gonet

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