Léon Collier et le journal de Méru

Publié le par Jack GONET

Léon collier naquit en 1877, à Marrisel, faubourg de Beauvais. Un an après, ses parents vinrent se fixer à Méru. A 13 ans après avoir fréquenté les écoles méruviennes, il rentre comme apprenti à l’ imprimerie de « Impartial » rue Jean Jaurès. A 17 ans il va travailler à Paris, dans une imprimerie où il fit la connaissance de sa future femme. A l’age du service militaire, n’ayant aucun goût pour la vie de caserne et l‘uniforme qu’il qualifie d’excentrique, il s’exila à Bruxelles où il exerça son métier de typographe, Sur les conseils de sa fiancée il revint une fois à Paris. Mais, devant la porte de la caserne, à la vue des conscrits faisant l’exercice, il renonça, emmena sa fiancée en Belgique et l’épousa.

En 1904, profitant de la loi d’amnistie, il revint en France et à Méru. Il fonda « Le journal de Méru ». La feuille devint très populaire, concurrençant « L’impartial », d’une tendance politique avancée et de surcroît peu lue.

On est au lendemain de l’affaire Dreyfus, et à la veille de la passionnante loi séparant les Eglises et l’Etat sous le ministère Combès, les radicaux socialistes et le partie ouvrier forment un bloc électoral puissant. Le journal prit au départ, « étiquette radical-socialiste » et épaula le maire Louis Deshayes, qui allait moderniser l’administration municipale.

Les grèves de 1907 et 1911 rompirent la bonne entente entre les partis de gauche. Un mouvement syndicaliste se dessina, auquel L.Collier prit intérêt quelque temps. Ensuite ne voulant prendre parti, ni d’un côté ni de l’autre, il devint neutre.

Cette feuille hebdomadaire qui fut vendu 0,10, 0,15, 0,25 Francs, tira en 1932, jusqu’à 3.000 exemplaires.

C’était une véritable entreprise de famille, Léon Collier apprit à sa femme le métier de typographe, le journal était distribué par M. Collier père. C’est aussi dans ce journal qu’on vit apparaître les premières photos, les clichés étaient fait en Suisse pour leur meilleure qualité.

Ce journal, gai et toutefois sérieux, lança bien des projets locaux par des campagnes qu’il soutint tout le temps nécessaire, il anima la vie régionale et tint dans ses colonnes une tribune hebdomadaire. En 1932, Léon Collier céda sa feuille à une agence de publicité parisienne qui lança plusieurs éditions dans l’Oise et en Seine et Oise. La page de Méru sera tirée jusqu’à 12000 exemplaires. Les bureaux seront transférés avenue Victor Hugo, chez monsieur Lefort. Le journal aura 4, 6, 8 pages et sera vendu 0,25, 0,40 et 0,50 Francs. La publication sera suspendue en 1940, lors de l ‘arrivée des troupes allemandes..

Pendant ce temps M. Collier était allé se retirer à St Sulpice ; Il devint trésorier du premier syndicat des tablettiers. C’est dans son bureau que fut décidée la création de la coopérative de consommation : «  la Prolétarienne ».

 

J.Gonet

 

Mme Collier à fait don à la ville de Méru, la collection reliée des exemplaires du Journal, consultable à la bibliothèque. C’est en les consultant que j’ai trouvé une foule de chronique pour écrire Marie la rouge.

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